Paru dans "La Semaines de l'Allier"(17.5.2007)

Non à la décharge !
Depuis peu, une association s’oppose au nouveau projet de centre d’enfouissement à Maillet. Les arguments s’affûtent.

Une association en sommeil… qui vient de se réveiller. Ce qui a sorti du sommeil la soixantaine de membres de l’association pour la protection et l’amélioration du patrimoine mailletois (APPAPM) ? Une odeur d’ordures… En effet, depuis peu, le nouveau projet de centre d’enfouissement, dit “Villenue 03”, sur la commune de Maillet, commence à leur donner la nausée. Une pétition circule, des panneaux ont été installés, les bénévoles lancent une campagne d’information… Bref, le bras de fer commence.
Un bras de fer contre quoi ? « Le centre de stockage actuel comprend deux casiers, comportant plusieurs alvéoles. Le premier sera plein d'ici la fin de l'année 2007. L'exploitation du deuxième débutera bientôt et se terminera à l'horizon 2010 », indiquait en novembre dernier Christophe Guillet, de la direction du développement de Coved. La Coved anticipe cette fermeture annoncée avec le projet d'un nouveau centre, toujours à Maillet, mais en périphérie, sur 13 ha en bordure du bois de Villenue – d’où le nom du projet. « Un investissement de 20 millions d'euros sur vingt ans. » Le dépôt du dossier est en cours. L’ouverture du site est programmée à l’horizon 2010.
Arguments affûtés
Une nouvelle implantation, voilà qui ne convainc absolument pas une partie des Mailletois. Qui commencent à étoffer leurs arguments. Sur le plan purement légal, et des risques sanitaires, les dossiers sont en phase d’être “ficelés”. Car l’APPAPM ne souhaite pas agir de manière superficielle.
Néanmoins, un certain nombre de points posent déjà problème. « D’après le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), le futur site serait traversé par un réseau hydrogéologique très dense », souligne le président de l’APPAPM . Autrement dit un ensemble de source et de nappes phréatiques. Ensuite, « le BRGM indique également que la zone d’enfouissement s’installerait sur une faille géologique. » Des craintes sont ainsi nourries sur le sous-sol. C’est sans compter sur la “pollution” visuelle. « Du point de vue esthétique, le centre sera situé sur une butte, et sera à la vue de tous. Sans parler des odeurs ». La liste des griefs ne s’arrête pas là, puisque les nuisances liées au transport des déchets pourraient redoubler. « Le projet prévoit l’enfouissement de 100 000 tonnes par an, sur une durée de vingt ans », observe l’association. Pour rappel, le rythme actuel se situe autour des 85 000 tonnes annuelles.
Les déchets de 63 communes
Le combat ne sera pas évident, au regard du contexte. En effet, le traitement des ordures ménagères est un problème récurrent dans la région montluçonnaise. Le nouveau projet est lié à des mouvements dans la gestion des déchets des ménages et des entreprises non recyclables et non dangereux. En mai 2006, l'autorisation de stockage du site de Maillet est passée de 40 000 t. à 85 000 par an. Une hausse qui correspond à l'ensemble des déchets récoltés sur le territoire du Sictom de la région montluçonnaise, regroupant 63 communes soit 103 000 habitants (voir notre édition du 9 novembre 2006). Auparavant ils étaient enfouis à Domérat, à Givrette. Avec la fermeture de la dernière alvéole et le refus préfectoral de l'extension du site, il a fallu trouver une solution "provisoire". D'où le transfert vers Maillet, et l'augmentation du flux de camions, transitant de Domérat, lieu de rassemblement de la collecte, vers le lieu de stockage. Afin que Maillet ne prenne pas le relais définitivement, les membres de l’APPAPM préparent leur défense.